31 décembre 2013

Symphonie du nouveau monde.

Comment passer à côté des fameuses résolutions de fin d'année? Elles annoncent sans cesse un nouveau monde dans lequel je voudrai m'inscrire, dans lequel je serai capitaine de mes actes, responsable. Il m'en vient cette année, annonçant réellement ce nouveau monde, orchestré par Dvorák en son temps.

- J'arrêterai de fumer.
- Je continuerai la natation une à deux fois par semaine.
- J'enverrai mon manuscrit aux maisons d'édition que l'on m'a conseillé.
- Je trouverai mon appartement et organiserai évidemment une crémaillère avec eux tous, mélange de mes différents univers, réunion de mes différentes facettes pour qu'ils s'accordent en mon nouveau chez-moi.
- Je voyagerai et découvrirai plusieurs nouveaux pays, nouvelles villes, nouveaux horizons (Varsovie, Florence, Venise, Copenhague, Lisbonne et Dublin). Certains seule, d'autres accompagnée.
- Je le rendrai heureux. 
- Je me rendrai heureuse.
- Je participerai à ces festivals de théâtre amateur. 
- Je lirai toujours plus.
- J'aimerai mieux, plus fort.
- Je continuerai de rire.
- J'irai sur la tombe de Mamie au moins une fois.
- Je reverrai Papa, malgré tout le passé.
- J'aurai ma licence. 

Une grande année semble se profiler, comme les précédentes, comme les suivantes. Laissons-nous transporter, envoûter, séduire ! Je te salue 2014, comme on saluerai le soleil, les comètes et les êtres humains, le sucre dans la bouche, le sable entre les doigts, le vent dans la nuque et toujours cet espoir, cette joie dans les entrailles et la tête. Je t'aime déjà quoi qu'il arrive, 2014.

Photo : Théo Gosselin.

29 décembre 2013

A louer.

Je l'ai trouvé : 18m² ; parquet qui craque quand on y marche pieds nus ; à coté de République ; cuisinette ; salle de bains sans bains possibles ; une grande bibliothèque incrustée dans le mur ; 550 euros.

Je l'ai trouvé, ce n'est pas celui-ci mais la preuve en est que tout est possible.
Je l'ai trouvé, et en Septembre c'est décidé je décolle, je m'en vais, je m'embarque.
J'emporte mes livres, mon lit, ma stéréo, mes robes innombrables et mes dessins pour tapisser les murs.
Tout le reste sera à construire, à inventer, à créer. Tout le reste sera au bout des doigts.

La Vénus à la fourrure est incroyable si vous ne l'avez pas encore vu alors courrez-y !

28 décembre 2013

Se nourir de ça.

A change is gonna come. Il serpente sous mes ongles et déchire le souvenir des amants passés. Je le sens vibrer, je l'entends palpiter à contre-temps, il chauffe et finit par brûler les courbes de ma taille.

A change has gotta come. Quoi d'autre sinon dans les voluptés de l'alcool? Qui d'autre pour faire chavirer la tête et le coeur, pour faire taire les idées et les questionnements? Tu fais vriller les tempêtes.

Ce soir je dévorerai ta bouche... Prenons du temps tu as raison. Tout le temps est à nous tant qu'on le voudra. Nous dévalerons les pentes gracieusement, celles des heureuses heures passées sans travers, sans trêve à la paix, qui s'évapore de nous. Pardonne moi si je cours, si je manque, si je vole à m'en brûler le corps... Apprends moi à ralentir, montre moi qu'une valse douce vaut mieux qu'autre chose. Apprends-moi à peser les mots, à les goûter sans en altérer la gourmandise, à te les donner entiers, savoureux, sans en dire trop. Apprends-moi le silence de l'amour. Le vertigineux désir d'être deux.

Veux-tu être mon homme vagabond?
Mon homme-soleil
Mon amoureux


20 décembre 2013

Mille autres choses encore.

Rien en fait n'est plus à calmer, au contraire comme il est agréable de sentir que tout s'éveille. Je m'éveille à toi, à la nouveauté de cet être que je deviens, à la fusion de tes doigts contre mon ventre. Je fixe les pavés, les vertiges, le sommeil trouble derrière lesquels s'enfuit ma folie, ma douce et tendre solitude mélancolique. Je souris de ne pas reconnaitre l'endroit où tu marches, où tu m'invite à tanguer. Je suis si libre que ces pleurs me consternent, je ne suis pas en eux, glissant contre la tranche de ma main. Je suis si déliée, couleuvre glissant au creux de ma bouche. Je me trouve ensoleillée de toi, illuminée de tant de tendresse, de tant de joyeuses trouvailles. C'est pour te trouver toi que je suis partie si loin, plus loin que moi, dans un voyage sans fin.
Laisse moi quelques minutes de plus fondue en toi, ne pars pas encore, pas tout de suite, avant ma propre perte. J'aime ton ombre quand elle enlace mes hanches et se délasse entre mes seins. Abandonne le froid commun de l'hiver et blottis toi, marchons sans intuitions. J'aimerai dévorer ton rire en silence, accrochée dans ton dos dans ta poche coulant le long de tes doigts dans l'espace qui les sépare. Je me délecte, farouche, sauvageonne et décoiffée dans cette image de nous.

18 décembre 2013

Il est trop tard pour écrire correctement.

Des livres à lire, des livres achetés, des livres offerts, à découvrir, à dévorer entre deux feux de cheminée, entre deux bulles de champagne. Cette année encore je me pare de lettres, de pages tandis qu'elles se parent d'artifices différents. Nul besoin d'autre chose, la culture tient chaud.

16 décembre 2013

L'odeur du temps, au diable les autres.

J'ai quinze ans de nouveau, les yeux couverts par les cheveux, secouée par décembre. Je garde le silence pour le moment, bien que tout s'entrechoque et sonne sous mon épiderme, que tout chante dans ma cage-thoracique. Mon corps crépite, esprit muet pour une fois, portée par la nouveauté. 

J'entends les oiseaux, tu as raison, ils murmurent sur les branches nues, dans la glace aérienne. 
Il y a si longtemps que je ne m'étais sentie aussi en paix. Moi qui pensait finir par croire à la magie en demie teinte, au désir en retrait, à la rencontre fade, me faire au fatalisme, moi qui allait sombrer dans l'erreur, toi qui est survenu à ma rencontre. A la rescousse tendre je dis merci doucement pour l'instant, je mesure la fragilité de ce qui se construit avec toi, avec moi, entre nous. Je marche délicatement, sur la pointe des pieds, élégamment sur cette aube qui s'offre à moi. 

Ton initiale comme une nouvelle courbe, subtile; sensuelle et sereine.

Je savoure de me sentir là où je me dois d'être;
je me délecte d'être ce que je dois être.
Je suis.


15 décembre 2013

Tes baisers sur mon front...

La peur au ventre je t'entends respirer; quel est cet endroit méconnu, ce plafond blanc, ces livres qui ne sont pas les miens? D'autres ongles rouges auraient pu venir griffer ces murs. Les miens, sans parures sont les premiers à effleurer cette peinture. La peur au ventre je m'entends répéter qu'il ne faut pas se réjouir avant lundi, avant la vie réelle, avant le monde, la foule, et ton regard au milieu des autres. Je lis en attendant.
Qu'importe je suis guérie, par tant de tendresse soudaine, tant de toi apparu par hasard. Les yeux ouverts je vois tes yeux fermés ; les yeux clos je sens tes doigts peindre ma peau de leur douceur, ta bouche couvrir mon front de baisers. Dis moi juste que je ne rêve pas...

Comme j'écris mal. C'est atterrant et pourtant la plus belle chose du monde, je suis paisible, voilà ce que ces vilains mots signifient. Parce que j'écris toujours moins bien lorsque je vis heureuse; ensoleillée.

11 décembre 2013

Rectification

J'ai quand même envie de croire qu'une jolie histoire m'attend. L'espoir et le sentiment de la vie. Reste-t-il autre chose après tout? Ils peuvent rire j'y croirai comme à chaque fois. Je suis prête pour le pire mais surtout pour les meilleures surprises.

Alors surprends-moi.
Étonnes-moi.

Je vous souhaite d'être aimé follement, disait André Breton.

"Despotique, irrésistiblement, elle veut"

Quel répit avant de mettre fin à cette aventure doucereuse? Tout semble si simple, si joliment agencé pour moi, si traîtreusement attirant... Pourtant chaque chose qui coule de source finit invariablement en torrent de boue. J'attends la sentence sans plus y croire, une amoureuse cachée dans un recoin sombre de la France? Le souvenir d'une autre, inoubliable, insaisissable? Le goût de l'aventure qui court sur la peau, chatouille le ventre, explose en plein vol et disparaît sans un souffle? Ou bien l'attirance, le désir si fort pour l'autre sexe?

Je m'attends à tout sauf à un dénouement heureux, les choses arrivent si souvent de cette façon que désormais même mes amis rient lorsque je parle d'une rencontre. Ils rient, savent que tout finira comme d'habitude et que la solitude qui me traque ne tardera pas à dévoiler les cartes de cet autre que je convoite.

Il paraît que tout vient lorsqu'on ne s'y attend pas. Espérons qu'une fois, au moins une fois tout le monde se trompe y compris je qui parfois est malheureux dans les résurgences de cette carence amoureuse...

9 décembre 2013

TER : 6.22 AM.

Je fais de ta vie d'enfant pauvre une œuvre d'art inscrite dans l'étirable éternité des lettres. Je déterre ta vie d'homme d'usine, ton existence de révolté silencieux, de mari colérique et capricieux. Je les sépare de l'air de la Normandie pour les implanter à tout jamais dans l'écume blanche des pages qu'il me reste à inventer pour toi. Je t'écrirai une douce vie, tu verras, laisse toi porter par mon encre, danse dans mes pigments. Raconte moi dans ta fébrilité d'aujourd'hui les innombrables histoires de mon enfance qui sont mes fondements, mes racines centenaires. J'apaiserai un passé dans lequel je n'ai pas lieu d'avoir été, je ferai sonner les souvenirs acres et misérables comme la mer lorsqu'elle frappe doucement et fait claquer son écume sur le sable et les rochers. Fais moi confiance, ton récit sera beau et doux.

6 décembre 2013

Je suis une toureg au turban bleu.

Je suis là à te manger du regard. Tu ne le vois pas, l'ignore encore. Laisses-tu ton regard errer sur moi quand je parle aux autres? Je laisse la nouveauté grandir, le dépaysement me conquérir. Je me réjouis de ce sourire qui naît, de ce rire qui fleurit de nouveau dans le quartier. Je ne veux pas me laisser choir ni te laisser filer. Éteignez-moi, pourquoi faut-il que la force la plus puissante qui résonne en ma cage thoracique soit l'optimisme et le désir de croire que l'humain est fait comme moi ?

La croix du sud autour du cou je me murmure : "je t'offre les quatre coins du monde, va, ris et deviens".
Si je finis par y croire il ne faudra pas m'en vouloir, qui ne rêve pas de courir du Nord à l'Est vers le Sud et l'Ouest? De nager sur toutes les frontières en oubliant les distances qui épuisent et les trajets qui harassent?

C'est une tradition berbère, nomade, mobile et inoubliable; celle d'un père qui ouvre son enfant à la vie, lui offre de dévorer les territoires et les pôles de l'humanité, faisant de lui un voyageur, un Homme véritable.
Il ne m'a rien dit. Offrant un cataclysme nommé aventure
Oui, ces temps-ci je vais à la découverte de mes racines diverses, de mes origines méconnues. Je déracine le passé pour voir ce qu'il adviendra de moi. C'est si beau de se connaître. 

5 décembre 2013

Les sapins sans épines.

C'est à nous maintenant que le froid cisaille les mains.
L'attente, droit sur les pieds, enveloppé de musique. Invincible.
Les arbres sont creux à travers la fenêtre du train, il ne subsiste dans le noir de l'après-midi que la lumière qui trace en pointillés blancs leurs contours. L'air sent Noël, l'apaisement d'une cheminée, le crépitement de la famille. La frénésie des gens déambulant dans Les Galeries m'inspire Noël, m'inspire le froid, m'inspire le bruit de la mer près de Cabourg enfin retrouvée, les mouettes rieuses se moquant de nos silhouettes grises s'acheminant sur la digue.
Grand-mère tient ma main, l'enserre de sa paume gelée, de ses doigts qui ont trop écrit, trop raconté, trop enseigné. De ses doigts qui agrippent toute une vie et plusieurs générations. Cette main rendue fragile par le temps, ridée par le contact de l'air salin. Je sens grand-mère tourner sa tête vers mon ombre, une mèche de cheveux gris lui balaie le front, sa capuche rouge lui protège le visage ; elle sourit. Elle sourit. Elle est heureuse que nous nous retrouvions, seules face à l'immensité infinie du sable et de la mer mêlés. Nous rentrons, j'entends dores et déjà la radio crépiter « Il est 16h00 bienvenue sur France Inter. ». Comme un rituel nous réchaufferons nos mains en soufflant dessus.
Car c'est à nous que le vent froid cisaillait les mains peu de temps avant.

Sinon, la vie, Paris. Une douce odeur de mauvais café, rassurante toutefois, des éclats de génie, de rire. Inattendues rencontres à la sauvette, d'un jour glacial passé les cheveux emmêlés dans les bottes ; d'un moment où la seule pensée qui fasse sens est celle que l'on est exactement à la bonne place, en retard pour rien, que l'on est exactement la personne que l'on se devait d'être. C'est splendide d'aller en terre inconnue pour rencontrer qui va là. 

2 décembre 2013

L'amour est à réinventer.



Comment te dire que je vois ton écho passer près des marches en ce matin frais? J'entends ton odeur ricocher contre mon collant, ton parfum me revient en bouche, je ferme les yeux pour te voir, observer ma vie comme si tu la regardais toi, insensé. Je compte les jours, j'attends ton prénom, je patiente pour le son de ta voix. D'autres que moi attendent ton retour, plaçant en nous depuis des mois l'espoir de voir naître... 
Nous verrons si d'autres que nous peuvent voir clair; j'attends ton retour homme-sourire, homme-tornade, homme si calme qu'il tempère mes tempêtes, m'apaise.