9 décembre 2013

TER : 6.22 AM.

Je fais de ta vie d'enfant pauvre une œuvre d'art inscrite dans l'étirable éternité des lettres. Je déterre ta vie d'homme d'usine, ton existence de révolté silencieux, de mari colérique et capricieux. Je les sépare de l'air de la Normandie pour les implanter à tout jamais dans l'écume blanche des pages qu'il me reste à inventer pour toi. Je t'écrirai une douce vie, tu verras, laisse toi porter par mon encre, danse dans mes pigments. Raconte moi dans ta fébrilité d'aujourd'hui les innombrables histoires de mon enfance qui sont mes fondements, mes racines centenaires. J'apaiserai un passé dans lequel je n'ai pas lieu d'avoir été, je ferai sonner les souvenirs acres et misérables comme la mer lorsqu'elle frappe doucement et fait claquer son écume sur le sable et les rochers. Fais moi confiance, ton récit sera beau et doux.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire