9 février 2013

RDV derrière les pré-fabriqués.

Il n'y a que la poignée dorée, qui ouvre sur sa chambre, qui brille. Maman est malade. Trop pour que j'aille dormir; alors je m'assoie à côté du lit sur lequel elle peine à s'endormir en pleurant de douleur. Il est vingt-trois heures trente cinq et je lutte contre la fatigue. Je résiste à la pression continuelle qui s'attaque à mes yeux, et que la moindre lumière vient agresser. J'arrive au bout de mes ressources, celles dont j'use depuis des mois et qui viennent suppléer la douleur, la fatigue, le travail à l'université, les responsabilités, l'inquiétude. Mais je crois que je n'ai plus énormément de ressources, pas assez en tout cas pour me maintenir debout durant la semaine en m'évitant les absences et les cernes violacées sous les yeux. 
Mais qui s'en soucie, ce ne sont que de moindres détails qui ne font souffrir que moi.
Je n'appartiens pas à ces gens qui sur le nouveau réseau de l'université se font décrire par des inconnus amoureux ou presque. Non, je ne vois rien dans ces mots qui pourrait m'évoquer, même furtivement. J'ai un peu perdu foi en l'avenir, en voyant mes ambitions se fracasser contre les marches qui mènent à la bibliothèque. J'ai envie de m'épargner la souffrance mais comment ne pas sourire en le voyant, comment ne pas vouloir me mentir en affirmant : "non, non il ne me plaît pas", alors qu'il me fait frémir depuis que je l’aperçois. La semaine dernière premiers contact, A. est un ami d'une amie. Il est en cours avec moi parfois depuis le début de ce second semestre, son regard brun et tamisé, sa veste noire qui ne le quitte pas, ses cheveux en bataille. J'ai vu qu'il me regardait, lui qui à l'air si gentil...

"Je ne suis pas très physionomiste mais je me souviendrai de toi."
Alors ça s'arrête là? Et j'attends, languissante et fragile, la semaine prochaine...