30 octobre 2013

On est pas sérieux tant qu'on est en vie.

Je sais, je sais. Je reconnais l'avoir dit des milliers de fois. L'avoir pensé autant si ce n'est plus. Mais je n'en ai pas envie au fond, arrêtons de nous mentir, moi en tout cas j'arrête. Je n'ai pas envie de ne plus le voir, de ne plus m'engueuler avec lui, de ne plus l'entendre. Je veux qu'il me rende dingue encore à force de me faire rire et pleurer, sourire, espérer et désirer. Il est la force désirable de mon quotidien. Je n'y peux rien. J'aime un homme qui jamais ne m'a aimée et qui jamais ne m'aimera. Et je continue de vivre pourtant. Parfois je l'oublie, je m'éloigne raisonnablement, je fréquente quelqu'un d'autre, je crois passer un cap. Et la seconde d'après il est là. Pendant quelques heures, quelques jours, quelques semaines, rarement plus longtemps. Mais ces secondes là sont savoureuses et intenses. Toujours renouvelées et surprenantes, je ne m'en lasse pas. Il met ce grain de folie dans ma vie qui manque à tous les autres.
Je sais, je radote, je radote. Ce sont toujours les mêmes-fausses révolutions qui s'amorcent en moi et qui disparaissent au dernier vent d'Octobre. Toujours les mêmes exécutions ratées des destructeurs de mes amours. Le même sentiment d'échec et de solitude quand le soir se fait long, le froid sec et les semaines fatigantes. Mais il est là parfois, réchauffant mon ciel d'automne de la couleur de ses mots.

19 octobre 2013

Même pas mal !


Tu es là et tu m'accompagneras le reste de ma vie, l'intégralité de mes jours.
Enfin tu existes, flirtant avec ma peau, découvrant comme personne mon épiderme.
Certains pensent que tu es une folie, d'autres savent combien je t'ai imaginé avant d'en arriver là.
C'était hier, encore, déjà, soudain. Après des mois d'attente et une demie-heure de picotements...
Tu es inscrit dans ma chair.
Ô je te chéris. 
Tatouage.

13 octobre 2013

On ne lui a jamais dit de se méfier de l'eau qui dort? Rira bien qui rira le dernier.

Elle avance, battante comme une Bacchante, un sourire de ravie de la crèche greffé aux lèvres. Elle respire comme si chaque pas était une jouissance en soi. Elle se pavane dans le hall, elle tourne sans en avoir l'air, criant sur tous les toits qu'elle est comblée. Une marque bleutée dans son cou vient corroborer son attitude. A la question "qui est-ce?" elle regarde de son air froid et distant et rétorque "comme vous êtes curieux, je ne dirais rien". C'est forcément lui dont elle tait le nom. Qui d'autre? Quel inconnu à protéger de nous, de moi? De quel autre homme faudrait-il cacher l'identité si ce n'est lui?
Il a donc menti pour la énième fois en disant de façon spontanée "Non, il ne se passe rien avec A. et il ne s'est rien passé". Ainsi il mentait,encore. S'acharnant à me prendre pour la dernière des cruches, la reine comme le fut avant moi Catherine Deneuve. 
Il joue au con? Il veut me faire passer pour une abrutie? Alors allons-y le combat est lancé. Lâchons les fauves, courrons-lui à la gorge lui trancher la jugulaire. Pleine de rage il ne me connait pas, emplie de rancœur, et de haine, de lassitude. 

Bâtard tu es, tu l'as été et le reste. 
La guerre est déclarée.

5 octobre 2013

- ton dos musical m'inspire. - je n'ai jamais été la muse de personne. - il y a une première fois à tout.

- C'est un champs comme il en existe des milliers d'autres, mais j'ai choisi celui-ci, parce qu'il est beau, paisible, que les épis sont parsemés de coquelicots comme poussés par le vent et qui dansent sans rémission. Je le choisit pour me perdre parmi les sillons, coller mon visage contre la terre, pour ne plus pleurer durant le reste de ma vie. Au loin à droite il y a deux arbres immenses, dont les branches ploient jusqu'au sol de tant de feuilles vertes et gorgées d'eau et de soleil; de vie. Les notes s'accélèrent. Je ne regarde que le ciel et ses nuages disparates, j'ouvre mes bras, je lâche la peur, la mort, les souvenirs, je lâche la tristesse et abandonne ma douleur. Les bras tendus vers d'autres horizons je tournoie, au son du piano qui virevolte dans l'air frais. Je tournoie sans me retenir, sans appréhension, je tournoie comme si bientôt le ciel allait m'accueillir dans ses bras sans préjugés, qu'il n'allait pas me sermonner ni me sourire d'un rictus méchant. Je tournoie sans que ma tête ne tourne au vertige, j'aime. Tu me vois dans ce champ ? Entends-tu la musique ?

- Oui je l'entends. Et je te vois au milieu de tous ces éléments tranquilles, toi la force vive, toi la matrice vivante en pleine renaissance, en découverte de la chair et du soleil réunis. Tu es si belle les yeux clos et ce sourire de dernière espérance à tes lèvres. Je te vois et je ne m'en lasserai jamais. Toujours en fermant les yeux je te verrais tournoyer, heureuse.