10 juillet 2013

Ce n'est pas un voyage, c'est un pèlerinage vers moi-même.

Ce soir. 22h00. Direction Stuttgart pour une semaine. Puis Prague pour cinq jours. Et enfin Berlin pour une semaine. La solitude m'accompagnera pour les deux dernières villes, un retour à soi. Une occasion de me retrouver, de me consoler, de reconnaître la personne que je suis. J'ai mis dans la boîte aux lettre de N. le manuscrit, le fameux qui a germé de notre histoire puis de notre rupture et de nos retrouvailles éphémères. Je n'ai pas de nouvelles, il le trouvera sans doute ce soir en rentrant ou peut-être demain; toujours est-il que je ne serais plus là et que mon téléphone sera éteint. Je fuis. Enfin, je m'échappe, je me volatilise. Personne ne me souhaite bon voyage parce qu'ils ont tous oublié. Je ne leur en veux pas, je n'ai pas autant d'énergie.

Le bus pendant 9h, de nuit. Dormir, rêver peut-être, écrire surtout, lire légèrement. Voilà je retrouve Dostoïevski (mon compagnon d'été) en laissant ma vie derrière moi. 

Courage à vous, et bonnes vacances.

6 juillet 2013

Mon amoureux je pars, je pars...

Oui, depuis une semaine N. et moi nous retrouvons l'espace de nuits. Ça remue ces bêtises, de l'entendre me dire "ah que j'aime ce corps qui m'avait manqué, te retrouver me comble" et comprendre que dans la nuit il ne cesse de se réveiller, comme pour regarder. Pour vérifier qu'à travers mon corps, blanc et phosphorescent enfouit à demi sous la couette, je suis encore là, et que tout ceci n'est pas une sombre plaisanterie. Je le sens m'embrasser le dos, l'épaule, la hanche, moi qui dort sur le ventre. Et c'est agréable mais le battement de mon coeur à son contact m'empêche de dormir, il fait tressaillir la couette, le matelas et fais trembler les murs blancs. Au petit matin à peine réveillés nous chavirons tout les deux encore des heures dans un éclat de rire ensommeillé. "Comme c'est doux, agréable et rare d'être réveillé comme ça..."
Il me quitte le lendemain matin avec des baisers déposés sur la bouche. Comme elles sont étranges ces retrouvailles mon léopard. Toi qui à marqué mon cou, je pars en voyage, un assez long voyage qui nous permettra d'être libres de ça pendant un mois. Je pars en emportant dans mon sac les uniques bleus dans ma nuque rendant ces nuits tangibles, ces rêves doux et acres comme le jour. Je te laisse le dos griffé, marqué de la chaleur de mes doigts; tu gardes la trace de ma volonté de me fondre contre toi.

Il faut que je parte. Tu dois me laisser partir, m'enfuir en avant vers d'autres que toi sans conserver maladivement ton image, ton odeur, la sensation de ta peau sous mes mains, le son de ta voix rocailleuse après une minuscule nuit... Il me faut rejeter tout ça pour avancer. Je me contrains mais il le faut pour mon bien, non? Faisons quelque chose de sain l'un pour l'autre: accordons-nous d'être heureux pour une fois.