6 juillet 2013

Mon amoureux je pars, je pars...

Oui, depuis une semaine N. et moi nous retrouvons l'espace de nuits. Ça remue ces bêtises, de l'entendre me dire "ah que j'aime ce corps qui m'avait manqué, te retrouver me comble" et comprendre que dans la nuit il ne cesse de se réveiller, comme pour regarder. Pour vérifier qu'à travers mon corps, blanc et phosphorescent enfouit à demi sous la couette, je suis encore là, et que tout ceci n'est pas une sombre plaisanterie. Je le sens m'embrasser le dos, l'épaule, la hanche, moi qui dort sur le ventre. Et c'est agréable mais le battement de mon coeur à son contact m'empêche de dormir, il fait tressaillir la couette, le matelas et fais trembler les murs blancs. Au petit matin à peine réveillés nous chavirons tout les deux encore des heures dans un éclat de rire ensommeillé. "Comme c'est doux, agréable et rare d'être réveillé comme ça..."
Il me quitte le lendemain matin avec des baisers déposés sur la bouche. Comme elles sont étranges ces retrouvailles mon léopard. Toi qui à marqué mon cou, je pars en voyage, un assez long voyage qui nous permettra d'être libres de ça pendant un mois. Je pars en emportant dans mon sac les uniques bleus dans ma nuque rendant ces nuits tangibles, ces rêves doux et acres comme le jour. Je te laisse le dos griffé, marqué de la chaleur de mes doigts; tu gardes la trace de ma volonté de me fondre contre toi.

Il faut que je parte. Tu dois me laisser partir, m'enfuir en avant vers d'autres que toi sans conserver maladivement ton image, ton odeur, la sensation de ta peau sous mes mains, le son de ta voix rocailleuse après une minuscule nuit... Il me faut rejeter tout ça pour avancer. Je me contrains mais il le faut pour mon bien, non? Faisons quelque chose de sain l'un pour l'autre: accordons-nous d'être heureux pour une fois.

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