5 octobre 2013

- ton dos musical m'inspire. - je n'ai jamais été la muse de personne. - il y a une première fois à tout.

- C'est un champs comme il en existe des milliers d'autres, mais j'ai choisi celui-ci, parce qu'il est beau, paisible, que les épis sont parsemés de coquelicots comme poussés par le vent et qui dansent sans rémission. Je le choisit pour me perdre parmi les sillons, coller mon visage contre la terre, pour ne plus pleurer durant le reste de ma vie. Au loin à droite il y a deux arbres immenses, dont les branches ploient jusqu'au sol de tant de feuilles vertes et gorgées d'eau et de soleil; de vie. Les notes s'accélèrent. Je ne regarde que le ciel et ses nuages disparates, j'ouvre mes bras, je lâche la peur, la mort, les souvenirs, je lâche la tristesse et abandonne ma douleur. Les bras tendus vers d'autres horizons je tournoie, au son du piano qui virevolte dans l'air frais. Je tournoie sans me retenir, sans appréhension, je tournoie comme si bientôt le ciel allait m'accueillir dans ses bras sans préjugés, qu'il n'allait pas me sermonner ni me sourire d'un rictus méchant. Je tournoie sans que ma tête ne tourne au vertige, j'aime. Tu me vois dans ce champ ? Entends-tu la musique ?

- Oui je l'entends. Et je te vois au milieu de tous ces éléments tranquilles, toi la force vive, toi la matrice vivante en pleine renaissance, en découverte de la chair et du soleil réunis. Tu es si belle les yeux clos et ce sourire de dernière espérance à tes lèvres. Je te vois et je ne m'en lasserai jamais. Toujours en fermant les yeux je te verrais tournoyer, heureuse.

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