6 juin 2013

Les tours de magie du mercredi soir

J'ai rencontré P. hier soir. Lui et un autre se battaient secrètement, en dessous des genoux, les mains sous la table pour ma personne. Sérieusement? J'ai ri de les voir dans cet état à essayer de jeter la crédibilité de l'autre au feu. Je me suis faite dévorer, comme les nouveaux venus le sont en général. Je me suis faite désirer, admirer, flatter. J'ai découvert un pouvoir dont je ne soupçonnais ni l'existence ni la force. Et je me suis vue, dans cette cuisine minuscule, m’élever dans ma robe rouge très estivale, je me suis regardée sourire accoudée si fort à cette fenêtre que j'en ai désormais des bleus, j'ai aperçu les regards qu'ils s'amusaient à me lancer. L'un timide, maladroit, beau tellement beau... L'autre sûr de lui à la répartie pas trop mal affutée, se cachant derrière des phrases chocs comme s'il allait réussir à me faire ployer. Lui. Comme si quiconque le pouvait maintenant. Je ne suis plus si naïve "rentre avec moi. Quand je suis arrivé et que je t'ai vu, oui je n'ai vu que toi. J'ai senti, ressenti ta présence comme quelque chose de fort, j'ai eu envie de toi c'est vrai et c'est toujours le cas, mais ta présence m'est nécessaire au delà de toutes ces conneries".  Voilà maintenant qu'à trois-heures du matin, complètement éméchés que nous sommes tu me détournes de celui qui est honnête, tu m'intrigues avec ta barbe et ta voix mielleuse. Mais je ne suis pas dupe contrairement à ce qu'ils croient tous. Une fille déboule en furie, est-ce ta copine? Ah le sacré menteur, l'effronté, le sauvage, le mesquin. Tu cours après nous et les autres avancent quand tu m'attrapes par le bras et que tu rugis "c'est pas ma copine, reste, viens, pars pas." Face à ma fuite, une de celle que sans doute tu n'as jamais a affronter parce qu'elles cèdent toutes tu susurres encore. "A très vite, le plus vite possible".
Mais c'est trop tard. Je te laisse pour rejoindre et marcher aux côtés de P. le timide, le souriant, l'adorable et courtois. Celui qui me fait un baise-main et apporte des viennoiseries le lendemain matin, celui qui trouve ça charmant et laisse volontiers glisser ses lèvres sur mes joues. Celui aux cheveux fous. 

Je me sens mieux, je reprends forme. Le contact de mes pieds avec le sol chaud de la rue me réconforte. Savoir que A. est un véritable ami, un de ceux jamais rencontrés avant; et rire, rire, encore et encore.

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