27 mai 2013

L'attrape-coeurs.

Hier c'était la scène, le combat, l'angoisse, le trac, l'excitation, le bouillonnement. Hier pendant cinquante minutes nous avons été une troupe sur une scène de théâtre. Et cette année les gens qui m'entourent étaient présents. Je l'ai vu entrer parmi les premiers. Un pull rouge qui ne laisse pas planer le moindre doute quant à son identité et à la place qu'il choisit. Il s’assoit au centre, là où sa couleur me parvient le mieux. Mon cœur tremble, palpite, il crépite même quand nous commençons à parler. Je sens sa présence, son regard comme ceux des autres qui sont tournés vers moi quand je clame mon texte; pourtant c'est comme s'il était le seul à me regarder: je perds la notion de mon propre corps. Il croise furtivement ma mère et mon frère, mes amis; et je le vois rougir, se transformer en enfant et perdre à son tour ses moyens. Il n'a plus aucune légitimité à les rencontrer alors je le nomme comme un simple "collègue de travail". C'est bien ce que nous sommes non?
Je crois que la pièce lui a plu. Bien qu'il prétende avoir dormi pour ne pas me voir, je pense qu'il a pu me découvrir autrement. Je ne sais pas ce que cela a pu changer dans sa vision de moi, sans doute pas grand chose; mais toujours est-il que je suis fière de ce projet que j'ai porté un peu. Je suis immensément fière d'avoir pu montrer ce que je fais, et d'avoir pu me mettre à nu devant eux en dévoilant mon personnage et le texte qui allait avec. 

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