23 avril 2013

Il y a si longtemps, c'était la découverte brute...

Comme toujours j'avais commencé par faire semblant. Mentir étant devenu mon plus grand refuge face à ma peur grandissante de l'exclusion. Je ne lui avais pas vraiment menti, non, je ne voulais pas; j'avais simplement omis de dire les choses. Aujourd'hui j'ai découvert l'amour, j'ai découvert la magie qui naît du contact de deux corps complémentaires. Dans la clarté de l'après midi j'ai vu son corps blanc s'étendre sur le mien, nos langues s'entrecroiser et la danse vertigineuse suivre son cours. Ma vie prend un tournant inattendu. Il y a encore deux semaines j'étais obsédée par la nécessité d'être en couple pour être pleinement heureuse et l'homme n'était qu'un instrument pour accéder à mon "moi" inexploré. Et quand j'ai cessé de penser à une surprise, à une rencontre, il est apparu. Comme un éclair foudroyant, une onde fracassante dans le silence de mon existence, un courant d'air dans une chaleur accablante. Il est venu avec son histoire, sa vie, ses regards tendres et sa main tendue vers le bonheur. J'ai vu en lui une lumière qui pourrait m'appartenir, mais qui menaçait de s'échapper. Je n'y ai pas pensé, je me suis contentée de le vivre. De le voir jour après jour, de plonger ma main dans l'océan de sa chevelure blonde. Émerveillée par un bleu clair qui prenait possession de mes craintes pour les faire fuir. Je trouve la paix. Je me confonds dans une existence qui est la mienne, dans un bonheur simple de chaque instant. Et ça fonctionne. Je ne me torture pas de nuages noirs, je suis pleine de cette nouvelle clarté. 
Tout fourmille de la pointe de mes cheveux à la jointure des mes orteils. Quand j'entends son souffle ricocher contre ma poitrine, son désir et sa voix, je me dis que ça valait la peine. La peine de combattre, d'espérer, de garder mes faiblesses en devantures, de ne pas me braquer et me couper du monde. Je sais maintenant ce que je suis. Et nous sommes une unité, un couple, un ensemble qui se complète. Aujourd'hui était aujourd'hui. Dans un océan de tendresse, de complicité et de simplicité, j'ai laissé mon corps se soumettre à mon désir, et ma tête s'est tue. Rien ne comptait d'autre que lui. "Je pourrais passer des nuits à te faire l'amour, je pourrais passer des jours à abandonner mon corps au tien." Voilà qui clôt toute autre question. 

Nous sommes bien. Nous sommes beau. Et je me laisse bercer par un bonheur nouveau. Je suis sortie de mon enveloppe, le passé appartient à ce qui n'est plus et les regrets disparaissent quand je le vois tourbillonner devant moi. Je ne sais pas où ça va, je ne sais pas ce qui adviendra, mais je pense qu'enfin la vie me présente la découverte brute d'un bonheur sans concessions.

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