19 janvier 2013

And you learned that you can make me.

Évidemment j'aurais pu parler de cette nuit où nous avons tous croulé sous la neige, du moment où j'ai fermé les yeux si fort pour qu'elle reste jusqu'au lendemain, j'aurais pu m'étendre sur ce silence tamisé par une épaisse couche de neige hier soir vers 23h, ou parler de mon réveil émerveillé devant ce paysage résolument blanc. Mais des rêves agités m'ont tenus assise une bonne partie de la nuit. L'angoisse de la nouveauté, l'angoisse de me sentir bien je suppose. C'est surtout la peur panique que quelqu'un soit à l'origine de ce bien-être; l'abandon dont je dois faire preuve évidemment.. Mes vieux fantômes me rattrapent, j'ai beau les chasser d'un revers de la main ils s'agrippent. Je vis dans l'ombre de mes souvenirs, honteuse d'un passé que j'ai forcé à être beau, mal à l'aise devant le désastre de certaines périodes. Si j'en parle, ne fuira-t-il pas?
Et puis je suis sortie de mon lit tant bien que mal, la bouche sèche et les membres endoloris.

Un café.
Une clope.
La neige.
Le silence.

Et la contemplation de ce spectacle m'a amené plus loin que les frontières de France; sur mon balcon, cigarette au bout des doigts, je me suis vue à Montréal -ou Vancouver, Toronto, Calgary-. Déambulant tout une année dans cette atmosphère calfeutrée, presque intimiste; je me suis vue regarder la ville comme une enfant seule mais qui avait résolument trouvé sa place; ici, à 5000 kilomètres de mon pays. L'envie de la ramasser et d'en ramener à la maison comme un souvenir -si seulement cette neige pouvait ne jamais fondre-.

Je retrouve J. aujourd'hui. J'hésite à sortir les moonboots pour sortir aux Jardin des Tuileries... Comme toute frileuse qui se doit, je compte bien me transformer en pseudo-skieuse au moins par l'accoutrement.
En tant que second rendez-vous, sous la neige et dans la neige, c'est plutôt de bonne augure non? Cross the fingers. 

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