19 novembre 2013

Rengaine de fin d'automne.

Tu bois l'eau de toute la piscine pour avoir le goût des autres; espèrant changer, devenir autre au point que personne ne te reconnaitrait plus, pour pouvoir t'aimer enfin comme si tu étais là. Il était là cette nuit, planté dans ta tête. Son souvenir te revient la nuit lorsque tu es vulnérable, lorsque tu glisses hors des broussailles que sont toutes ces pensées qui te viennent. Il te revient et ne cesse de murmurer " n'oublie pas, tu ne pourras jamais, jamais t'en sortir ". Cet ancien spectre du passé oublié déchiqueté éviscéré dépecé: tu le maudis n'est-ce pas? Toi qui faisais semblant d'être une adulte, toi qui prétendais être en mesure de faire abstraction. Bois cette eau, tu comprendras sans doute mieux de quoi sont fait les autres. 

Fais tes longueurs en silence maintenant, écorche ton corps et fixe bien ces bleus-là ; ils sont tout ce qu'il a daigné te laisser dans le cou, sur les genoux et dans la chute de tes reins. Mais pour ça il faudrait que tu oses regarder ton corps nu dans le miroir. Sombre lâche.

Cessons de plaisanter, tu es un jeu, un je de tu-ils.

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