24 septembre 2013

Sortez vos cartables.

23 septembre: Je m'habille en silence pour cette première journée de dernière année. Déjà, enfin, encore, surtout ; je ne sais pas vraiment ce que m'inspire cette matinée ensoleillée. 
Je pense doucement que ça fait une semaine que je n'ai plus de nouvelles de N. lorsque mon téléphone vibre. C'est lui. Comme une rengaine qui chuchoterai "aller, haut les cœurs ma belle". 

Il dit qu'il ne comprend pas, que je devais l'appeler mais qu'au bout d'une semaine il n'a toujours pas entendu ma voix, il glisse un "sans doute as-tu fini par me détester" auquel je ne réagis même pas. Il me propose que l'on se voit. Pour une fois l'initiative vient de lui. Je sautille en souriant. J'ai perdu ma tristesse, je me suis emplie de lui en l'espace de quelques secondes à peine, une joie fictive mais rayonnante émane de moi. 
Je me faufile dans le métro, retrouve les néons, la chaleur, la moiteur du trafic parisien. Te revoilà ma beauté, mon aimée; toi dont la vue à la sortie du métro m'est cachée, je subsiste un moment dans l'angle à l'ombre qui me laisse contempler le soleil sur les façades, les oiseaux dans le ciel d'un bleu froid et la brume entourant les arbres encore verts. Je m'avance vers toi pour des retrouvailles toujours meilleures, je caresse tes marches de mes talons, laisse ma main flirter avec la surface lisse et propre de la table. Salle 326.
Je remercie ces cours qui m'occupent, s'emparant de mon attention, de ma présence qui me happent et ne me laisse seule face à mes pensées qu'une fois sortie. Je les remercie, ils m'évitent de lui répondre, de lui crier "voyons-nous". Et mon silence le rend furieux, il fulmine comme je l'ai fait durant des semaines, à attendre impatiente et enragée une réponse de sa part, le moindre mot. 

Je réponds posément vers 13h00 à ses cinq messages empressés :
"Non, pas envie." - "Assez sec, honnêtement tu fais chier, tu voulais me voir et maintenant que je suis libre tu ne le veux plus et m'envoie dans les roses." - "Écoute, j'ai attendu des jours de tes nouvelles et là je suis légèrement occupée puisque c'est ma rentrée. Je ne suis pas à ta disposition, de plus si tu ne voulais pas me voir il fallait me le dire je n'aurais pas insisté" - "Moi aussi j'ai attendu ! Et si, j'avais pas mal envie de voir ta tête encadrée par tes bouclettes brunes" - "Mais merde ! Toi aussi tu fais chier ! Dis-le bordel si tu veux me voir, comment je suis censée le deviner sinon?" - " Oui eh bien j'essaie mais je suis comme ça parfois je ne dis pas ! J'essaie de faire des efforts ! Et oui j'avais envie de te voir, contente?". 

Enfin voilà.  Rentrée sur les chapeaux de roues. Je mens effrontément à tout le monde, en affirmant que nous n'avons plus de contact, que c'est du passé et bla et bla et bla. Mensonge que je garde pour moi parce qu'ils ne comprendraient rien et s'empresseraient de me réciter ce qui est bon et mauvais, bien et mal pour moi.

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